vlcsnap-2012-06-18-18h30m37s77vlcsnap-2012-06-18-18h30m25s186

Son passe-temps : l'horticulture ; le truc qui l'énerve : la musique forte ; son obsession : les blondes ; son arme : le sécateur. Notre homme aux pouces vertes a tôt fait fait d'avoir les mains sanguinolentes dès la scène d'ouverture. Il troue de son arme à fleurs, qu'il porte à la ceinture, une blondasse alcoolisée qu'il a menée dans un hôtel et perd dans sa fuite quelques fibrilles de son manteau. Cela va-t-il suffire pour que le commissaire incarné par Ed Binns retrouve la trace de l'Hitchocockien et very bad guy Adam Williams ? Ce n'est peut-être pas la série B de l'année mais cette petite chose noire, si elle ne nous cueille pas tout du long, sait aussi nous faire passer quelques frissons dans l'épine... dorsale ; il suffit que notre homme s'approche d'une belle plante avec son appareil (vous pouvez vous garder de vos petites interprétations freudiennes, hein, s'il vous plaît... Oui, je sais, sa femme l'a quitté et alors ? Tout le monde ne devient pas jardinier après une rupture, nan ?) pour que soudain on craigne le pire... Mais notre homme est un malin - il est maaa-lin -, sachant non seulement comment éviter de se faire pincer en détruisant certaines preuves (il voit venir de loin le coup du manteau... Il est moins heureux avec le ressort de son sécateur qu'il laisse sur l'une de ses victimes (c'est couillon aussi ces bidules, tu as au moins trois mille micro-pièces qui rentrent dans la composition du bazar)... ; bon et puis garder uniquement les unes de journaux des meurtres dans un tiroir, c'est po ultra fute-fute non plus) ou parvenant à éviter de tomber dans certains pièges de la police (après les deux premiers meurtres, les flics font un lâché de blondes dans les bars (avec un gentil chaperon surveillant) pour chopper le jardinier sadique ; un métier dangereux, blonde, quand même...). Bref, malgré tous les inspecteurs et les ingénieux chimistes de la brigade à ses trousses, il tire assez bien son épingle du jeu.

vlcsnap-2012-06-18-18h30m57s31vlcsnap-2012-06-18-18h31m45s240

Il y a un ch'tit côté "Nouvelle Vague" avant la lettre au détour d'une ou deux séquences, ainsi celle prise "sur le vif" où il erre dans la ville la nuit à la recherche d'une victime ou encore celle de sa fuite échevelée, bougrement bien montée, où il traverse tout Los Angeles en cinq minutes chrono (il y a un p'tit côté pré-A Bout de Souffle avec ses deux flics qui s'approchent de lui (alors même qu'il vient de trucider une blonde) et son petit problème de voiture (po une panne, mais le gars s'embourbe : plutôt malvenu dans ce genre de situation ; "Ouais, je vous explique, ma copine a picolé comme un veau et elle somnole comme une tombe, façon de parler... Ah oui tiens, je n'avais pas remarqué ces huit trous dans le dos, bizarre en effet..."). Cela donne une ch'tite ambiance particulière et un zeste de rythme à ce film qui n'a aucun mal à boucler ses 75 minutes sans nous avoir ennuyé. Adam Williams n'est peut-être pas le plus expressif des gars mais on sent que le gars est habité par une inquiétude profonde, le casting féminin de blondes vaut le détour même si cette brochette est un peu... comme les brochettes : va faire une différence entre elles, toi - Allez, je suis dur, Meg Randall sort un poil du lot - et le final forcément "climaxique", quoiqu'un peu téléphoné (forcément après avoir vu 350 film du genre, on voit venir de loin les grosses ficelles scénaristiques...). Juste un p'tit mot pour conclure sur cette honnête série B : bien aimé le personnage de la gamine qui vient voir notre héros avec sa poupée dont la tête s'est détachée : notre homme s'y essaie, en vain, la tête retombe ; ben ouais, c'est comme après 24 coups de sécateurs, le mal est fait, on peut po tout recoller... La gamine n'est pas rancunière mais causera tout de même la perte de notre homme... Simple "vengeance" d'une femme en herbe, c'est ça.

vlcsnap-2012-06-18-18h32m33s198vlcsnap-2012-06-18-18h34m26s51