• La Chance D'Être Femme (1956) VOStFR HDtv - Alessandro Blasetti

    La Chance D'Être Femme (1956) HDtv - Alessandro Blasetti

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    Blasetti reprend, deux ans après Dommage que tu sois une canaille, le couple si heureusement formé par Sophia Loren et Marcello Mastroianni et promis à un grand avenir cinématographique, accompagné cette fois-ci de Charles Boyer. Le personnage féminin prend ici toute la place afin de mettre en valeur davantage de facettes du jeu de Sophia Loren.

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     Titre original : La Fortuna Di Essere Donna
    Un Long-métrage de : Alessandro Blasetti

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    Distribution France : Columbia France
    Studios de production : Documento Film, Le Louvre Film
    Genre : Comédie sentimentale, Comédie dramatique    
    Sortie en France : Drapeau de la France 20 Juin 1956, Drapeau de l'Italie 30 Janvier 1956
    Durée : 1 h 34 min
    Pays : Drapeau de l'Italie Italie, France
    Avec : Sophia Loren, Charles Boyer, Marcello Mastroianni, Elisa Cegani.

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    https://www.notrecinema.com/

    https://www.imdb.com/

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    Antonietta, une jeune femme d’une extrême beauté, est photographiée dans la rue à son insu depuis une voiture qui passe alors qu’elle avait relevé sa jupe pour rajuster ses bas. La photo apparaît sur la première page d’un magazine et est affichée dans tous les kiosques. Furieux, elle et son fiancé, l’avocat Federico, réussissent à retrouver le photographe, Corrado, qui travaille dans les domaine de la mode et du glamour et qui a des relations dans les milieux des producteurs et dans la meilleure société. Bien vite elle se rend compte que l’aide de Corrado peut lui permettre d’obtenir bien plus qu’une compensation financière.

    Antonietta rompt avec Federico, trop collet monté. C’est de Corrado qu’elle attend une aide pour faire une carrière comme mannequin et comme star de cinéma grâce aux personnes influentes qu’il lui fera connaitre. Au début, Corrado tente de se débarrasser d’elle en lui racontant des histoires. Mais Antonietta ne le lâche pas et se fait photographier en costume de bain dans une pose provocante. C’est une relation amour-haine qui se développe entre les deux. Fortuitement Corrado présente Antonietta au vieux Comte Sennetti, qui a aidé de jeunes actrices à réussir et qu’elle enthousiasme. Il lui apprend les manières de la bonne société. Un jour, il commande à Corrado une série de photos sur lesquelles Antonietta, avec le comte en partie sur la photo, sera mise en scène dans des ruines romaines antiques en tant qu’étudiante en archéologie. Sennetti résiste longtemps à l’envie d’Antonietta d’acheter des vêtements beaux et coûteux. C’est seulement plus tard qu’il lui fait la surprise d’une fourrure et entre en contact avec le producteur du film, Magnano, sans toutefois que cela aboutisse à un contrat de film. Afin de rendre Corrado jaloux Antonietta propose à Sennetti de l’épouser lors d’un gala. Le photographe de son côté persuade l’épouse du comte, de s’asseoir à la même table que son mari et Antonietta. À sa grande stupeur, cette dernière se rend compte que Sennetti est déjà marié. La comtesse lui révèle qu’autrefois elle était riche, mais que son mari a dilapidé la fortune. Elle se venge en renversant sur lui une salade, ce que Corrado photographie. Antonietta rend la fourrure à la comtesse et quitte le restaurant en refusant l’offre de Magnano de la reconduire chez elle. Elle en veut à Corrado à qui elle vole les clés de sa voiture. Tous les deux se promènent dans la nuit à travers la ville, en se lançant des petites méchancetés pleines d’amour et jusqu’à des cailloux. Finalement tous deux tombent dans les bras l’un de l’autre et s’embrassent.

    https://www.dvdfr.com/images/anecdotic/_news/2016/10/chance_d_etre_femme_2.jpghttps://www.dvdfr.com/images/anecdotic/_news/2016/10/chance_d_etre_femme_1.jpghttps://www.dvdfr.com/images/anecdotic/_news/2016/10/chance_d_etre_femme_3.jpghttps://1.bp.blogspot.com/-LEEnMK_WVgI/WAEAAia9TWI/AAAAAAAAcJo/AwbVRT17Yn0EpKJPyg0hnA9bZ4jAjgKQgCLcB/s1600/vlcsnap-2016-10-14-17h43m41s262.jpg

     Critique

    La Chance d’être une femme constitue le second volet d’un diptyque inauguré avec Dommage que tu sois une canaille (1955). Ce premier film fut fondamental pour tous ses participants, relançant la carrière du vieux routier du cinéma italien Alessandro Blasetti - passé par l’ère des « téléphones blancs », anticipant le courant néoréaliste avec Quatre pas dans les nuages (film, 1942), accompagnant le regain du péplum dans Fabiola (1949) puis trouvant sa place dans la comédie italienne des années 50 - surtout en réunissant le couple mythique du cinéma italien, Sophia Loren/ Marcello Mastroianni. L’immense succès du film appelait une « suite » qui se fera donc avec La Chance d’être une femme. L’un des atouts du premier film était également la présence d’un Vittorio De Sica - qui réunira d’ailleurs le couple dans ses propres grandes comédies comme Hier, aujourd’hui et demain (1963) ou encore Mariage à l’italienne (1964) – hilarant en vieux mentor roublard et bien qu’il soit indisponible, le script reprend néanmoins cet élément avec cette fois Charles Boyer dans son seul rôle en Italie.
     
     
    Le scénario est particulièrement roublard par ses va et vient entre féminisme et environnement machiste. En ces années 50, une des voies d’émancipation les plus simples pour la femme italienne semble passer par une carrière artistique reposant souvent plus sur sa plastique que son esprit, dans le cinéma ou le mannequinat. Le paradoxe sera pourtant de voir cette liberté possible dépendante d'une soumission notamment sexuelle aux pontes masculins pouvant accélérer une carrière. Tout le film repose là-dessus à travers le personnage d’Antonietta (Sophia Loren) jeune vendeuse dont l’horizon s’éclairci après avoir été photographiée à son insu en train de rajuster ses bas, le cliché faisant la une des magazines. La schizophrénie du film s’exprime dans la séquence entière puisque juste avant Antonietta se sera extraite de la voiture d’un conducteur trop entreprenant qui l’avait prise en stop. Tout en ayant exprimée son indépendance par ce refus, la silhouette chaloupée de Sophia Loren hélant d’autres véhicules pour la prendre suggère une imagerie de prostitution explicite et c’est le moment précis où est prise la photo.
     
     
    Tout le récit reposera donc sur cette hésitation, notamment dans le rapport entre Antonietta et Corrado (Marcello Mastroianni) l’auteur de la photo. La complicité et les sentiments se ressentent d’emblée dans leur échanges, Corrado étant tout autant charmé par les formes voluptueuses que le caractère plein d’aplomb d’Antonietta tandis que celle-ci s’amuse de la roublardise de ce mentor. Les codes de l’exploitation carriériste et sexuelle amènent cependant un caractère vicié à la possible romance. Tout en scrutant bien la montée du désir mutuel lors de la scène de la première séance photo en studio, Blasetti par le prisme de la comédie atténue la facette amoureuse du moment par des éléments subtils. L’assistant de Corrado s’éclipse ainsi discrètement en habitué des méthodes de coucheries du patron et Mastroianni semble constamment entre le calcul libidineux et la sincère exaltation pour son modèle (l’engouement presque enfantin dont il lui détache les bretelles de maillot de bain). L’attitude désinvolte de Corrado après leur étreinte glace donc une Antonietta qui va décider de jouer le jeu, en apparence.
     
     
    Alessandro Blasetti reproduit donc le schéma initial dans des cercles de plus en plus prestigieux. Le comte Gregorio Sennetti (Charles Boyer) fait office de pygmalion truculent mais escroc tout de même, et si notre héroïne gagne en élégance et sophistication c’est pour être tout autant exploitée par ses interlocuteurs plus nantis. L’imagerie de prostitution prend un tour plus glamour avec l’ascension d’Antonietta notamment lorsque Blasetti cadre les entrées et sorties de chambre du corridor d’un grand hôtel d’où sortent des jeunes femmes ayant passées des « auditions ». Le but d’Antonietta n’est cependant plus la réussite mais de titiller Corrado, partagé entre le détachement de celui qui connaît le fonctionnement du milieu et les vrais sentiments qu’il éprouve pour elle. Mastroianni est très attachant avec ce personnage en retrait et désormais incapable de retrouver sa veulerie habituelle. 
     
     
    Sophia Loren excelle également, s’affermissant à la fois dans ses manières mais aussi sa séduction plus espiègle. Tout ce que l’environnement pourrait dégager de sordide pour un personnage plus vulnérable devient ici un immense terrain de jeu où elle ridiculise tous les prédateurs masculins - le final où elle se présente à son grossier chauffeur de la séquence d’ouverture est particulièrement savoureux. Pour déclarer son amour à un Corrado résigné, il lui faudra cependant retrouver toute le caractère de romaine irascible et tempétueuse. On perd beaucoup ici du rythme enlevé de Dommage que tu sois une canaille mais on gagne en finesse avec un propos toujours aussi schizophrène puisque l’héroïne semble renoncer à la carrière pour les bras d’un homme, même si on imagine bien mal en Sophia Loren une future ménagère soumise.
     

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    Hébergeur : Uptobox
    Qualité : DVDRiP
    Type : mp4
    Langue : Drapeau de l'Italie Italien
    Sous-titres : Drapeau de la France Français
    Taille : 6.45 GB

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    Une proposition signée : Chems

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    Sophia Loren


  • Commentaires

    2
    Lundi 26 Avril 2021 à 08:39

    Sophia Loren, tout de même c'est quelque chose ! Blasetti est aujourd'hui un peu oublié, mais il était considéré à l'époque comme le plus grand cinéaste de la péninsule. Un film un brin nostalgique tout de même

    1
    Samedi 24 Avril 2021 à 21:03

    https://www.dvdclassik.com/upload/images/jaquettes/dvd-la-chance-d-etre-femme-snc-m6-video1.jpghttps://static.pointculture.be/media/f3/8e/93/cover_vc2174_scale_345x750.jpg

    Synopsis

    https://media.senscritique.com/media/000019745203/960/La_Chance_d_etre_femme.jpg

    Antonietta, une jeune vendeuse, ne manque pas d'ambition. Elle a la ferme intention de réussir dans la vie. Son objectif : devenir vedette de cinéma. Un jour, elle remonte ses bas dans la rue quand Corrado la prend discrètement en photo. À la grande surprise d'Antonietta, le cliché fait la une d'un magazine et lui apporte une relative célébrité qui a tendance à l'embarrasser. Elle doit rapidement gérer les avances de Corrado, tombé sous son charme, ainsi que les propositions du comte Gregorio qui lui assure pouvoir faire d'elle une star de cinéma.

    https://media.senscritique.com/media/000019745204/960/La_Chance_d_etre_femme.jpg

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    Critique

    L'histoire

    Prise en photo à son insu au moment où elle raccrochait ses bas, une jeune vendeuse se retrouve à la première page d'un magazine. Ayant toujours rêvé de devenir mannequin ou vedette de cinéma, Antonietta exige du photographe Corrado Betti qu’il l’aide à lancer sa carrière. Il la présente donc au comte Sennetti, très introduit dans le milieu du cinéma. Mais si Antonietta prend son idylle avec Corrado très au sérieux, pour ce dernier, il ne s’agit que d’une conquête de plus. Orgueilleuse, Antonietta se venge en l’ignorant lorsque Sennetti la transforme en vedette. Corrado prend alors conscience de ses sentiments pour elle.

    Analyse et critique

    La Chance d’être femme constitue le second volet d’un diptyque inauguré avec Dommage que tu sois une canaille (1955). Ce premier film fut fondamental pour tous ses participants, relançant la carrière du vieux routier du cinéma italien Alessandro Blasetti - passé par l’ère des "téléphones blancs", anticipant le courant néoréaliste avec Quatre pas dans les nuages (1942), accompagnant le regain du péplum dans Fabiola (1949) puis trouvant sa place dans la comédie italienne des années 50 - surtout en réunissant le couple mythique du cinéma italien, Sophia Loren / Marcello Mastroianni. L’immense succès du film appelait une "suite" qui se fera donc avec La Chance d’être une femme. L’un des atouts du premier film était également la présence d’un Vittorio De Sica - qui réunira d’ailleurs le couple dans ses propres grandes comédies comme Hier, aujourd’hui et demain (1963) ou encore Mariage à l’italienne (1964) - hilarant en vieux mentor roublard ; et bien que ce dernier soit indisponible, le script reprend néanmoins cet élément avec cette fois Charles Boyer dans son seul rôle en Italie.

    Le scénario est particulièrement malin par ses va-et-vient entre féminisme et environnement machiste. En ces années 1950, une des voies d’émancipation les plus simples pour la femme italienne semble passer par une carrière artistique reposant souvent plus sur sa plastique que sur son esprit, dans le cinéma ou le mannequinat. Le paradoxe sera pourtant de voir cette liberté possible dépendante d'une soumission notamment sexuelle aux pontes masculins qui peuvent accélérer une carrière. Tout le film repose là-dessus à travers le personnage d’Antonietta (Sophia Loren), une jeune vendeuse dont l’horizon s’éclaircit après avoir été photographiée à son insu en train de rajuster ses bas, le cliché faisant la une des magazines. La schizophrénie du film s’exprime dans la séquence entière puisque, juste avant, Antonietta se sera extraite de la voiture d’un conducteur trop entreprenant qui l’avait prise en stop. Tout en ayant exprimée son indépendance par ce refus, la silhouette chaloupée de Sophia Loren hélant d’autres véhicules pour la prendre suggère une imagerie de prostitution explicite et c’est le moment précis où est prise la photo.

    Tout le récit reposera donc sur cette hésitation, notamment dans le rapport entre Antonietta et Corrado (Marcello Mastroianni), l’auteur de la photo. La complicité et les sentiments se ressentent d’emblée dans leur échanges, Corrado étant tout autant charmé par les formes voluptueuses que par le caractère plein d’aplomb d’Antonietta, tandis que celle-ci s’amuse de la truculence de ce mentor. Les codes de l’exploitation carriériste et sexuelle amènent cependant un caractère vicié à la possible romance. Tout en scrutant bien la montée du désir mutuel lors de la scène de la première séance photo en studio, Blasetti, par le prisme de la comédie, atténue la facette amoureuse du moment par des éléments subtils. L’assistant de Corrado s’éclipse ainsi discrètement en habitué des méthodes de coucheries du patron, et Mastroianni semble constamment entre le calcul libidineux et la sincère exaltation pour son modèle (l’engouement presque enfantin avec lequel il détache les bretelles de son maillot de bain). L’attitude désinvolte de Corrado après leur étreinte glace donc une Antonietta qui va décider de jouer le jeu, en apparence.

    Alessandro Blasetti reproduit donc le schéma initial dans des cercles de plus en plus prestigieux. Le comte Gregorio Sennetti (Charles Boyer) fait office de Pygmalion facétieux mais escroc tout de même, et si notre héroïne gagne en élégance et sophistication c’est pour être tout autant exploitée par ses interlocuteurs plus nantis. L’imagerie de la prostitution prend un tour plus glamour avec l’ascension d’Antonietta, notamment lorsque Blasetti cadre les entrées et sorties de chambre du corridor d’un grand hôtel d’où sortent des jeunes femmes ayant passé des "auditions". Le but d’Antonietta n’est cependant plus la réussite mais de titiller Corrado, partagé entre le détachement de celui qui connaît le fonctionnement du milieu et les vrais sentiments qu’il éprouve pour elle. Mastroianni est très attachant avec ce personnage en retrait et désormais incapable de retrouver sa veulerie habituelle. Sophia Loren excelle également, s’affermissant à la fois dans ses manières mais aussi dans sa séduction plus espiègle. Tout ce que l’environnement pourrait dégager de sordide pour un personnage plus vulnérable devient ici un immense terrain de jeu dans lequel elle ridiculise tous les prédateurs masculins - le final où elle se présente à son grossier chauffeur de la séquence d’ouverture est particulièrement savoureux. Pour déclarer son amour à un Corrado résigné, il lui faudra cependant retrouver tout le caractère de la Romaine irascible et tempétueuse. On perd beaucoup ici du rythme enlevé de Dommage que tu sois une canaille mais on gagne en finesse avec un propos toujours aussi schizophrène, puisque l’héroïne semble renoncer à la carrière pour les bras d’un homme, même si l'on imagine bien mal en Sophia Loren une future ménagère soumise...

     

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