Le tombeau est le port où nous arrivons tous après une navigation plus ou moins orageuse.
Proverbe oriental ; Les apologues et contes orientaux (1784)
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La Bête S'éveille (1954) Multi+StFR BRRiP - Joseph Losey
La Bête S'éveille (1954) Multi+StFR BRRiP - Joseph Losey
Titre original : The Sleeping Tiger
Réalisé par : Joseph Losey (Victor Hanbury)
Produit par : Insigna Film Productions, Dorast Pictures
Genre : Drame psychologique, Thriller
Durée : 01:29:00
Année : 1954
Date de sortie en salle :
24 Juin 1954, 
5 Juin 1955 (Distribué en province - Vichy - avant Paris 10 Juin 1955).
Pays : Grande-Bretagne/
États-UnisAvec : Dirk Bogarde, Alexis Smith, Alexander Knox, Hugh Griffith.
Un psychiatre installe chez lui un criminel dont il veut faire un sujet d'expérience.
À Londres, le psychiatre Clive Esmond décide, avec l'accord de la police, d'héberger chez lui pour une durée de six mois, à titre de « travail d'intérêt général », un jeune voyou qui avait tenté de l'agresser dans la rue, Frank Clemmons, afin de l'étudier. L'épouse du docteur, Glenda, d'abord réticente, tombe peu à peu amoureuse de Frank... Elle le persuade de fuir avec elle. A la suite d'un hold-up, Frank est arrêté. Glenda apprend la vérité sur sa liaison avec Frank à son mari avant de se tuer accidentellement.
Critique
La figure du criminel au sens large du terme a marqué la première partie de la filmographie de Joseph Losey, avec Le Rôdeur, le remake de M le maudit, Les Criminels et puis celui-ci.
Curieux film agréable à regarder mais qui nous laisse sur notre faim. Côté réalisation et distribution rien à dire, les trois acteurs principaux sont très bons (mention spéciale à la très jolie Alexis Smith, bien troublante), en revanche l'acteur qui tient le rôle (secondaire) de l'inspecteur de police à l'air de sortir d'une série Z. Sur le scénario la "transformation" de Bogarde paraît bâclée. Et puis le "message" du film est véritablement ambigu, on a l'impression que Losey nous explique que sur le chemin de la rédemption des criminels, il est dommage que les femmes viennent tout gâcher ! Je ne pense pas que Losey ait voulu nous dire ça, mais c'est l'impression que le film donne ! Moyen.
Hébergeur : Uptobox
Type : mkv
Qualité : DVD BluRay (HD)
Langue : Anglais, Français
Sous-Titres : Français
Taille : 1.25 GB
https://uptobox.com/zv5acxqgskpk
Une exclusivité signée : Renaud
Alexis Smith
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Avis
La bête s'éveille est le premier film britannique de Joseph Losey qui, victime du maccarthisme et mis sur la liste noire des indésirables à Hollywood, tentait de démarrer une seconde carrière en Europe, d'abord sous des pseudonymes, ici celui de Victor Hanbury. Les scénaristes, Carl Foreman et Harold Buchman, également sur cette liste noire, sont crédités sous le nom unique de Derek Frye. Par ailleurs, il s'agit du premier film de Dirk Bogarde pour Joseph Losey, qu'il retrouvera à quatre reprises par la suite, notamment dans The Servant en 1963. Enfin, notons que l'acteur canadien Alexander Knox se trouvait alors, lui aussi, sur la même liste noire.
« LA BÊTE S’ÉVEILLE » est le premier des cinq films que Joseph Losey tourna avec Dirk Bogarde en vedette. C'est une sorte de huis clos à trois personnages, un triangle faisant se confronter un psy qui recueille chez lui le voyou qui l’a agressé
dans la rue et la femme du thérapeute qui tombe amoureuse de l’intrus. Situation potentiellement captivante, évidemment atténuée par la censure de l’époque. Car il paraît clair que le jeune homme séduit tour à tour le médecin lui-même et sa femme, se partageant probablement – c'est implicite – leurs faveurs.
C'est élégamment filmé et photographié, mais le casting pour intrigant qu'il soit, pose tout de même problème : Bogarde à 33 ans, n’incarne pas vraiment l’idée qu’on se fait immédiatement d’un délinquant juvénile hanté par son passé. Mais ce qu'il perd en dangerosité et en animalité, il le gagne en ambiguïté et en intelligence perverse. Face à lui, Alexander Knox, acteur particulièrement inexpressif et froid, ne parvient pas à donner vie et complexité à son rôle. Quant à Alexis Smith, transfuge du ‘film noir’ U.S., elle en fait des mégatonnes, roulant des yeux dégoulinants de rimmel et se mordant les poings à en faire verdir de jalousie Joan Crawford et Bette Davis réunies.
Si on sourit souvent à la description minutieuse de la psychanalyse subie par le « sauvageon » cravaté, si on rit même franchement à sa confession qui rappelle « LA GUÉRISON DES DALTON » de Goscinny, le film n’en demeure pas moins accrocheur et soigneusement confectionné. À condition d’être réceptif bien sûr et dans la perspective de la carrière si sinueuse et variée de son réalisateur.