• Guendalina (1957) Multi+StFR DVDRiP - Alberto Lattuada

    Guendalina (1957) Multi+StFR DVDRiP - Alberto Lattuada

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     Titre secondaire : Gwendoline
    Réalisé par : Alberto Lattuada

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    Produit par : Dino De Laurentiis, Carlo Ponti Cinematografica (Rome) / Les films Marceau (Paris)
    Genre : Drame psychologique, Comédie Dramatique
    Durée : 01:35:53
    Date de sortie en salle : Drapeau de l'Italie 20/02/1957, Drapeau de la France 04/10/1957
    Pays : Drapeau de l'Italie Italie/Drapeau de la France France
    Avec : Jacqueline Sassard, Raf Vallone, Sylva Koscina, Raf Mattioli, Leda Gloria, Carla Gravina

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    https://www.notrecinema.com/

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     À Viareggio, station balnéaire sur la mer Tyrrhénienne, l'été touche à sa fin : Guendalina, jeune adolescente de quinze ans, flirte avec Oberdan, le fils du maître-baigneur, sans grande conviction et surtout pour dissiper son ennui. Ses parents milliardaires s'apprêtent, quant à eux, à divorcer... Cette situation préoccupe beaucoup Guendalina, qui s'efforce de rapprocher ses parents. Elle finit également par aimer Oberdan, qui fait preuve de bonté et de constance. Le père de Guendalina revient bientôt et, malgré ses infidélités, se réconcilie avec Francesca, son épouse. Mais ses fonctions l'appellent aussi à Londres, et Guendalina constate amèrement la fin de son idylle amoureuse avec Oberdan, qui vient pourtant d'apprendre une heureuse nouvelle : il est reçu à son examen...

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    Autour du film

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        * Valerio Zurlini, inspirateur du scénario, souhaitait réaliser le film, mais les producteurs choisirent Alberto Lattuada. De fait, Guendalina évolue dans une tonalité moins grave, plus proche de la comédie, mais dans laquelle les composantes sexuelles dans les relations amoureuses s'énoncent nettement. D'autre part, Guendalina apparaît comme un des premiers films italiens traitant, dans tous ses aspects, de l'éveil des sentiments amoureux chez des adolescents. Alberto Lattuada ne s'en tiendra d'ailleurs pas à ce seul film poursuivant dans cette voie avec Les Adolescentes (I dolci inganni) et La Novice, tous deux réalisés en 1960.

        * Pour Filippo Maria De Sanctis, Guendalina "apporte dans l'œuvre de Lattuada des suggestions nouvelles". Il perçoit dans "Guendalina, incarnée par une Jacqueline Sassard, à l'orée d'une vie de femme, le portrait d'une adolescente tracé de la pointe du pinceau", même si celui-ci est traversé parfois de "quelques saillants aigus (...) s'harmonisant heureusement avec l'âcre parfum d'un caractère de jeune fille en fleur". Un tel portrait qui "mêle la fragilité et l'âpreté psychologique" permet au "film, malgré la modestie de ses ambitions", d'être une "intéressante définition d'un personnage de notre temps" (Filippo Maria De Sanctis, Premier Plan, mai 1965). 

    * Qualité louée par Giauco Viazzi qui, dans une lettre adressée à Lattuada, en avril 1957, considère que, dans Guendalina, "les personnages ne sont pas "construits" ou "pensés", mais réalisés. Ils vivent dans leur vérité complexe leur aventure, avec cette spontanéité intérieure qui est pour moi la condition sine qua non pour faire œuvre artistique."

    * Guendalina marque l'entrée dans le monde du cinéma de Carla Gravina, alors âgée de 15 ans.

    Critiques

    Souvent cinéaste des premiers émois amoureux, Lattuada n'a pas toujours eu la main légère. Guendalina est une exception, le devant sans aucun doute à l'écriture de Valerio Zurlini. Tout en délicatesse et mélancolie, le film convainc dans son portrait d'adolescente insupportable et égocentrique qui se métamorphose au fil des sentiments qu'elle éprouve pour un garçon simple et d'une classe sociale plus basse que la sienne. Raf Vallone et Sylva Koscina, stars à l'époque, se contentent de rôles d'appoint laissant la vedette aux jeunes Jacqueline Sassard et Raf Mattioli. La première, niçoise, fit une petite carrière dans les années 60 et retrouva son compagnon de jeu dans le sublime Eté violent de Zurlini. Le destin de Mattioli fut tragique puisqu'il mourut après un accident cardiaque avant ses 24 ans.

    Le film d'Alberto Lattuada fait le portrait d'une jeune fille au caractère affirmé, mais qui cache au fond une véritable adoration pour son père, joué par Raf Vallone, rebelle avec sa mère, Sylvia Koscina, et qui est quelque sorte en vacances prolongées, parce que cette dernière ne veut pas rentrer chez eux à cause des on-dits. Cette famille bourgeoise est typique de l'Italie de cette époque où le divorce n'existait pas, et qu'être séparée était un peu comme une tare.
    Ce que montre bien le réalisateur, avec une opposition dans le caractère des parents, dont lelumineux Raf Vallone.

    Quant à Jacqueline Sassard, alors âgée de 16 ans au moment du tournage, elle est en quelque sorte la révélation du film, car non seulement, elle a son caractère, mais le réalisateur s'amuse à l'érotiser, c'est un grand mot, comme défier la bienséance italienne. Alos que son amoureux, joué par Raffaele Mattioli, est un garçon tout ce qu'il y a de plus sérieux, et pour qui les études passent avant tout, c'est elle qui est montrée comme avenante, avec des scènes parfois troublantes. Aussi bien celle où elle est en bikini ou un plan où elle est nue, de dos, et une scène formidable où, habillée d'un collant noir, elle effectue une danse sensuelle sous les yeux de ce garçon, assis dans son lit, et qui est si épuisée qu'elle s'écroule là-dessus, laissant sa mère consternée, pensant qu'ils ont fait quelque chose de mal.

    C'est écrit, notamment par Valerio Zurlini, avec tendresse et sobriété, jamais dans la revendication ou la colère que pourrait ressentir Guendalina vis-à-vis de la séparation de ses parents, c'est également son développement en tant que future femme qu'on assiste, avec une fin très touchante.
    C'est ce qu'on pourrait appeler un film idéal pour l'été, et la mise en scène de Lattuada donne clairement envie de partir à la mer. Une très belle découverte.

     Hébergeurs : 1Fichier + Uptobox
    Type : mkv
    Qualité : DVDRiP
    Langue : Drapeau de la France Français +  Italien
    Sous-Titres : Drapeau de la France Français
    Taille : 929.30 MB

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    Une exclusivité signée : Jobim

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    Sylva Koscina


  • Commentaires

    1
    Samedi 30 Janvier 2021 à 13:09

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    L'histoire

    À Viareggio, en Toscane, l'été touche à sa fin : Guendalina, jeune adolescente de quinze ans, flirte avec Oberdan, le fils du maître-nageur, sans grande conviction et surtout pour dissiper son ennui. Ses parents milliardaires s'apprêtent, quant à eux, à divorcer...

    Analyse et critique

    Guendalina est un film au premier abord plus léger dans l’œuvre d’Alberto Lattuada, dont les précédents films oscillaient entre inspiration néoréaliste - Le Bandit (1946) -, adaptation littéraire prestigieuse - Le Manteau (1952), d’après Nicolas Gogol - ou mélodrame flamboyant - Anna (1951), le vénéneux La Louve de Calabre (1953). Guendalina est loin d’être mineur dans ce corpus puisqu’il s’agit d’un des premiers films italiens à s’intéresser à l’éveil amoureux chez les adolescents, un sillon que creusera Lattuada dans deux autres films, Les Adolescentes (1960) et La Novice (1960). Il s’agit initialement d’un scénario de Valerio Zurlini mais les producteurs lui préféreront Alberto Lattuada. On retrouve d’ailleurs, malgré le registre plus grave, une trace de cela sur Été violent (1959) de Zurlini dans l’atmosphère de fin d’un monde et d’éveil charnel de son héros. Tout cela est vu à une plus intime échelle dramatique et via une tonalité douce-amère dans Guendalina par la grâce du traitement de Lattuada.


    L’adolescent d’Été violent est rattrapé par le contexte historique qui vient entraver sa romance coupable, un postulat finalement proche de Guendalina. Notre héroïne (Jacqueline Sassard) va, quant à elle, voir aussi le monde des adultes empêcher l’épanouissement de son premier amour à cause de la séparation de ses parents, Guido (Raf Vallone) et Francesca (Sylva Koscina). Lors de la scène d’ouverture, Lattuada capture déjà par l’image ce moment d’hésitation entre éveil érotique et candeur adolescente. On suit un groupe de jeunes gens se promenant à vélo, et la caméra de Lattuada s’attarde sur les courbes féminines des adolescentes, leurs jambes nues longilignes, la manière dont leurs shorts serrés épousent leurs fesses sur la selle. Tout en nous montrant cette sensualité naissante, le réalisateur montre pourtant le groupe s’adonner à des jeux tout à fait enfantins où les garçons s’amusent à décoiffer les filles tout en roulant. On appuie cette idée dans la même séquence lorsqu’ils viennent chercher Guendalina, puisque l’on découvrira une séduisante et élancée jeune femme qui va pourtant demander comme l’enfant qu’elle est encore la permission à sa mère de se joindre à ses camarades. La maturité physique ne trouve pas écho dans les interactions bien innocentes des adolescents tout au long de cette dernière journée d’été où ils iront à la plage et danseront. La seule tentative d’un garçon trop entreprenant se verra d’ailleurs sèchement repoussée par Guendalina. C’est inversement l’inconséquence des adultes qui se répercute sur notre héroïne, par la frivolité de son père dont l’infidélité est saisie en un regard, mais aussi par la gravité de la mère qui confesse ses angoisses à sa fille idolâtrant plus que de raison ce père immature.


    Le cocon familial fracturé prolonge donc le séjour de Guendalina dans sa villégiature toscane de Viarregio, où elle va se rapprocher du seul camarade restant (et peu côtoyé jusque-là), le local Oberdan (Raf Mattioli). Dans cette même logique d’observer les premières amours dans cet équilibre entre attrait physique et marivaudage enfantin, les personnages se fréquentent par dépit avant de se connaître et s’aimer réellement. Guendalina, forçant la joie de vivre au foyer dans l’espoir de réunir ses parents, peut ainsi laisser libre cours à son tempérament de chipie capricieuse au contact d’un Oberdan agacé. Jacqueline Sassard dégage un charme certain, et exprime habilement les fêlures que dissimule son entrain forcé. Même si ce n’est pas le sujet central du film, c’est l’estompement de la différence de classe qui va laisser naître la romance entre Guendalina et Oberdan. En début de film, lorsque Oberdan, de condition modeste, ne peut rejoindre les autres en promenade puisqu'il travaille, Guendalina est la première à couper court et inciter à poursuivre sans lui. Lorsqu’il devient le seul compagnon de jeu, elle prend plus explicitement conscience de la condition de celui-ci à travers les va-et-vient d’un objet (l'imperméable qui navigue entre elle et lui) et les ennuis qu’elle lui cause notamment lors de la partie de chasse. Cette conscience de leur différence ne sera pas une cause de rupture mais au contraire de réunion. La générosité de Guendalina lors de l’épisode du fusil de chasse avive enfin l’intérêt d’Oberdan, et laisse voir les meilleurs côté de cette dernière. Lattuada montre cette évolution par les attitudes plus naturelles du couple, des dialogues laissant entrevoir l’empathie de Guendalina (ses regrets quant à la nièce sourde d’Oberdan). Le plaisir d’être ensemble se ressent par les déambulations insouciantes dans la langueur de l’été, tandis que l’intimité des scènes d’intérieurs n’amorce pas de scènes sensuelles mais plutôt les confessions. La famille désormais monoparentale et le souvenir du père disparu pour Oberdan rejoingnent de façon différentes les propres peurs de Guendalina dont le foyer se disloque. L’écrin que tisse Lattuada dans ces instants-là, les contrechamps entre les personnages, l’expressivité sincère passant dans le jeu des deux acteurs, tout contribue à instaurer une proximité touchante.


    Par opposition, les adultes reportent leur sentiment d’insécurité (les pilules que consomme Sylva Koscina) sur le couple juvénile en soupçonnant des rapports intimes précoces. Quand les amours adolescentes reposent encore sur une communion sincère et innocente, les unions adultes n’existent plus que pour s’inscrire dans un carcan conformiste. Ce sera pourtant ces dernières qui viendront briser l’élan de ce premier amour dans un déchirant finale où la norme hypocrite (Raf Vallone rangeant une certaine carte de visite tout en souriant à son épouse) reprend le dessus. Guendalina est un beau et poignant récit d’apprentissage, dans son versant le plus lumineux mais aussi douloureux.

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