• Le Convoi Sauvage (1971) VO+StFR - Richard C. Sarafian

    Le Convoi Sauvage (1971) VO+StFR - Richard C. Sarafian

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    Titre original : Man In The Wilderness
    Film de : Richard C. Sarafian    
    Genre : Western    
    Durée : 1 h 44 min
    Pays : Drapeau des États-Unis États-Unis
    Sortie le  : 24 novembre 1971
    Avec : Richard Harris, John Huston, Henry Wilcoxon, Percy Herbert.

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    1820. Un trappeur, laissé pour mort après avoir été blessé par un grizzly, tente de survivre au sein d’une nature hostile avec une seule idée en tête : se venger de ses anciens compagnons, menés par un capitaine visionnaire dont le navire est traîné par 28 mules à travers un territoire infesté d'Indiens.

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    Critique

    Commençons par régler l’épineuse question du lien entre Le convoi sauvage et The Revenant, qui tous deux présentent la destinée de Hugh Glass, (ici rebaptisé Bass), trappeur en proie à l’hostile nature américaine. Une différence de taille permet déjà d’envisager les films séparément, même si la thématique du survival leur est commune : le rapport à Dieu “I’ve never much agreed with God’s will”, affirme ici le protagoniste, qui n’a pas non plus la mort d’un fils à venger, mais d’un vivant à retrouver. La dynamique s’en trouve modifiée, par l’évocation d’un double trajet : celui de ses lâches compagnons, l’ayant abandonné son sort, soumis à une forme de spirale infernale de l’angoisse et de la culpabilité, jusqu’à l’embarquement dans une rivière asséchée, et le sien, plus rectiligne

    Le passé motive ainsi les deux camps : l’un, toxique, fait de Bass un véritable fantôme qui hante le capitaine, allant jusqu’à viser dans la nuit ses propres hommes ou tirer un canon dans le vide, cristallisant le vide autour d’une figure tragique qui finira fatalement par revenir. L’autre, bienfaiteur, est celui des souvenirs de Bass, de l’attachement à une forme modeste de sacré en la personne de sa défunte épouse, qui savait encore formuler quelques ébauches d’espoir dans une monde violent, un enfer sur terre dans lequel son mari refusait de faire naître un enfant. “Sometimes I think you know things nobody knows”, lui affirme-t-il au détour d’un flash back. Fort de cette appréhension supérieure, le survivant semble pouvoir avancer.

    Car le monde qu’il traverse est une comédie humaine, un carnaval aussi risible que violent. De ce point de vue, Sarafian nous offre un panorama assez proche du monde traversé par le chauffeur de Vanishing Point : celui qui trace observe avec une forme de distance une foule bigarrée et malade. A l’aspect documentaire des méthodes de survie s’ajoutent donc le portrait des indiens et des colons, dont les tueries (y compris intestines) sont souvent l’occasion d’une aide pour le protagoniste. Si l’indien mutique semble osciller entre la violence insondable et une fusion avec la vie de la nature (comme dans cette scène d’accouchement), le blanc se caractérise par un degré de sophistication poussé dans ses retranchements, jusqu’à une forme de poésie absurde : cette tâche folle du déplacement d’un bateau (qui renvoie au flamboyant Fitzcarraldo), cette aliénation du capitaine deviendront d’ailleurs l’objet de fresques chez les indiens, fascinés par cette étrangeté de l’homme supposément civilisé. De ce fait, l’épique combat final se présente à la fois comme un enjeu extérieur au protagoniste, et la matérialisation de sa présence : au milieu, et témoin, craint, menacé, et protégé par une sagesse neutre le mettant à l’abri des coups.

    Nul n’est besoin d’un regard caméra qui dirait la catharsis enfin accomplie, telle que celle de Di Caprio chez Innaritu : en effet, Bass ne cherche après tout qu’à récupérer son fusil pour s’en aller cultiver son jardin, retrouver son fils, loin de la folie meurtrière des hommes aliénés par une terre dont ils se croient les propriétaires. Réconcilié avec sa mémoire, prêt à faire croître la vie.

    Le convoi sauvage a été réalisé la même année que point limite zéro difficile à croire tant tout y est différent.Les cadrages en contre plongé sont moches et le déroulement de cette histoire est long.Il y a bien des points communs aux deux films,les magnifiques décors et aussi un héros face à lui même.Dans une nature hostile cette homme blessé lors d'une chasse se retrouve face à l'abandon de ses compagnons de routes.C'est la lâcheté du groupe face à l'individu mourant,que montre Richard C. Sarafian et la nature à l'état brut.Seulement il étire le tout plus que de nécessaire,les flashback sont plutôt bienvenue pour expliquer le parcours du personnage.Mais le parcours qu'il va suivre reste classique et peu prenant.

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    Richard Harris


  • Commentaires

    7
    Samedi 1er Février 2020 à 19:43

    Top film que cet Homme nommé Cheval, j'ai déjà ce mythique western, ce fut surement une sacré découverte au moment ou tu l'a vue pour la première fois et au ciné et avec ta maman.

     

      • Samedi 1er Février 2020 à 22:07

        Absolument, à cet instant, j'ai commencé à aimer le 7 ème art. Mais pas les nullités à gros budget de maintenant ...

    6
    Vendredi 31 Janvier 2020 à 18:18

    Impec l'ami Chems d'avoir partager un dual audio sur ce western, nickel.

      • Vendredi 31 Janvier 2020 à 19:44

        J'ai vu en Juillet 1971 avec ma maman au cinéma à Tourcoing, j'avais à peine 8 ans, Un Homme nommé Cheval ... ça reste pour moi, le meilleur film du monde. Richard Harris était magistral ...

    5
    Vendredi 31 Janvier 2020 à 09:25

    Excellent western avec le grand Richard Harris, dont je possède la vf.

    Je vais voir a vous partagez un dual audio sub.

     

    Le bluray sortie aux USA contient le package vo vff sub.

     

    Merci pour la mise a dispo pour ceux qui ne connaissent pas ce grand film.

    4
    Jeudi 30 Janvier 2020 à 16:01

    1.) Le Convoi sauvage est grossièrement basé sur la vie de Hugh Glass et sur les déboires de l'expédition Missouri de 1822-1823. Le capitaine Henry est inspiré du Major Andrew Henry de la compagnie des fourrures des Montagnes rocheuses.
    Le film fut tourné à proximité de Covaleda, dans la province de Soria en Espagne, avec un environnement qui ressemble plus à celui des monts Adirondack dans les Apalaches qu'à l'Absaroka et la rivière Yellowstone, où se situent l'action originale. Il ne s'agit pas techniquement d'un « western spaghetti », mais les paysages évoquent cependant ceux des films de Sergio Leone.

    2.) Analyse et critique

    Comme le décrivent les quelques panneaux qui ouvrent le film, Le Convoi sauvage s’inspire de faits historiques, et notamment des expéditions menées dans les années 1820 par le Major Andrew Henry, fondateur de la Rocky Mountain Fur Company, à travers le Nord-Ouest des États-Unis. Lors de l’une de ces expéditions, en août 1823, du côté de Thunder Butte (actuel Nord Dakota), un trappeur nommé Hugh Glass, ancien marin, fut attaqué par un ours et laissé pour mort par ses compagnons. Déchiqueté de la tête aux pieds, Glass trouva la force de survivre, de ramper jusqu’à la rivière voisine, puis de marcher à quatre pattes et enfin de se dresser pour parcourir, seul et six semaines durant, les quelques 300 kilomètres le séparant de Fort Kiowa, à la confluence de la rivière White et du Missouri. Retrouvant ceux qui l’avaient abandonné, il renonça à la vengeance et reprit son activité de trappeur. Un célèbre roman de Frederick Manfred, Lord Grizzly, rédigé en 1954, racontait déjà son itinéraire.

    Contrairement à ce que laisse entendre le titre français, et plus conformément au titre original qui plonge l’homme dans l’état sauvage de la nature, Le Convoi sauvage n'est donc pas tant l’histoire de cette expédition spectaculaire (les plans montrant la trentaine de mules tirant ce bateau au milieu d’un décor désertique ont quelque chose de splendidement absurdes, et font irrésistiblement penser au bateau de Fitzcarraldo escaladant une montagne) puisque celle-ci est assez vite délaissée, mais plutôt un itinéraire individuel, l’histoire d’une rédemption par l’expérience extrême de la solitude. Au début du film, Zachary Bass est un homme violent, rongé par la colère et la douleur, qui va, au contact de la pure sauvagerie et à l’approche imminente de la mort, reconquérir un apaisement intérieur. Ce parcours intime tient parfois à l’image du petit manuel de survie en milieu hostile, et à l’instar d’autres films contemporains rappelant l’homme à l’état primitif de la nature (on pense en particulier à Jeremiah Johnson), Le Convoi sauvage possède une facette quasiment documentaire dans la manière dont il prend le temps de décrire certains gestes élémentaires (se nourrir, se vêtir, allumer un feu...). En découle le rythme assez lent d’un film qui, à deux notables exceptions près, refuse l’action et privilégie une approche plus spirituelle et plus symbolique ; le parcours de Brass est ainsi ponctué de flash-back à usage double, qui peuvent d’une part servir d’ellipses à l’intérieur de récit, en permettant de montrer les progrès continus du convalescent, et qui viennent d’autre part révéler les fantômes et les déchirures de son passé (que l’on se gardera bien de trop révéler ici).

    Car si rédemption il y a, ce n’est pas tant par l’acte salvateur du Dieu chrétien que dans une sorte de mystique panthéiste. Il y a longtemps, dès son plus jeune âge, que Zachary Bass a tourné le dos à Dieu - et ce n’est pas les tragédies de son parcours personnel qui les réconcilieront, loin de là (« I never much agreed with God’s will », confesse-t-il à sa belle-mère lors d'un important flash-back). Un dialogue du scénario original, qui ne figure pas dans le montage définitif, traduisait sa conception profonde, quasiment nietzschéenne : « Je L’ai cherché sur les mers, et tout ce que j’ai trouvé, c’est le sang des baleines massacrées. Je L’ai cherché dans la nature, mais Il n’existe nulle part. Non, Helen, Dieu n’existe pas. » Et lors de la rencontre finale avec Henry, une version du scénario proposait cette phrase « Tu t’arrangeras avec ton Dieu, moi j’ai trouvé le mien », finalement délaissée pour limiter au maximum les lignes de dialogue lors de cette ultime séquence, mais qui traduisait tout à fait à la fois le cheminement spirituel du personnage de Zachary Bass que l’importance de la filiation dans cette histoire : c’est parce qu’il s’affranchit de ce père de substitution que Bass peut à son tour devenir le père qu’il n’a jusqu’alors pas été. C’est donc, d’une certaine manière, d’une re-naissance, en tout cas d’une naissance à une autre vie, dont il s’agit ici, idée véhiculée notamment par l’incroyable séquence de l’accouchement de la femme indienne, observé par Bass depuis les fourrés : c'est parce qu’il se fond totalement dans son décor naturel, qu’il fusionne en quelque sorte avec celui-ci, que Bass assiste à cet acte fondateur. Les comités de censure de la MPAA avaient souhaité classer le film X à cause de cette séquence, qui apparaît pourtant à l’écran d’une grande douceur, peut-être la première du film traduisant la sérénité renaissante du personnage.

    De façon générale, on peut apprécier la vision offerte par le film du monde des Indiens, qui s’inscrit dans la continuité de westerns contemporains abandonnant l’idée du sauvage primitif pour essayer d’en approcher la vérité culturelle (citons Un homme nommé Cheval - déjà avec Richard Harris - ou Little Big Man d’Arthur Penn) : la démarche est toutefois ici singulière, en ce qu’il ne s’agit jamais d’un travail d’ethnologue, mais d’une volonté délibérée de montrer l’opacité de la culture indienne et son impénétrabilité au regard extérieur. Les comportements indiens ne sont donc jamais réductibles à des stéréotypes, et c’est en partie de là que vient la richesse du film.

    Ce compliment sur la façon dont le film révèle sa qualité documentaire (1) sans pour autant faire preuve de didactisme ou afficher des intentions trop évidentes pourrait être étendu à un autre niveau, littéraire cette fois. Que ce soit de façon transparente dans les œuvres qu’il évoque (Robinson Crusoé ou Moby Dick en premier lieu) ou dans les références plus ou moins avouées du cinéaste (Jack London, Nathaniel Hawthorne...), Le Convoi sauvage est un film manifestement nourri d’influences prestigieuses, mais celles-ci n’estompent jamais sa cohérence propre, et au final, le film pourrait même difficilement être qualifié de « littéraire » tant il évoque surtout l’exact contraire. Attardons-nous tout de même sur l'assez fascinante évocation de Moby Dick, incontournable pour plusieurs raisons : outre le dialogue susmentionné sur le « Dieu assassin de baleines », il y a un peu du Capitaine Achab dans ce Capitaine Henry mystérieux et obtus, traînant son bateau à travers les Rocheuses (2) et tirant des coups de canon dans le vide, d’autant plus que celui-ci est incarné par un John Huston sexagénaire, réalisateur quinze ans plus tôt de sa propre adaptation du roman de Herman Melville. Surtout, cette parenté permet de souligner le fait que le véritable chef de cette expédition à travers le Missouri, Andrew Henry, n’était pas le moins du monde Capitaine (mais Major) et que c’est Richard C. Sarafian qui l’a intronisé Capitaine, pour renforcer donc la similitude avec le personnage du roman, pour suggérer la folie de ce capitaine de navire voguant dans les déserts du Nord-Ouest américain, mais aussi pour souligner l’omniprésence (et l’omni-absence) de la symbolique aqueuse dans le film.

    Dès le premier plan du film, c’est en effet l’incongruité de son absence qui frappe (un bateau sans eau, c’est comme un western sans Indien, non ?) et c’est de nouveau son absence qui bloquera l’expédition devant la rivière asséchée. Ils n’auront eu pourtant jusqu’alors de cesse d’en croiser, mais sous une forme, solide et neigeuse, guère propice à la navigation. A l’inverse, pour Bass, elle est salvatrice, régénératrice de vie, puisque après avoir instinctivement rampé vers la rivière pour boire (et survivre), c’est elle qui lui prodiguera ses premières sources d’alimentation (écrevisses, poissons...). C’est d’ailleurs au bord d’une eau symbolique qu’aura plus tard lieu la fameuse séquence de l’accouchement évoquée plus tôt, ainsi qu’un important flash-back où le ressac évoquera l’inéluctable cycle de la vie.

    Nous n’irons cependant pas jusqu’à dire, malgré la densité thématique du film et sa richesse formelle, que Le Convoi sauvage soit un film parfait : certaines séquences auraient pu être raccourcies, et d’autres sont franchement ratées (l’attaque de "Winnie l’ourson", pourtant si importante dans l'intrigue, fait un peu peine à voir) ; le personnage du Capitaine Henry se limite un peu trop à une figure allégorique, et en s’attardant un peu plus sur le convoi, le film aurait gagné à davantage suggérer la folie gagnant l’équipage (à peine évoquée dans une hallucination spectrale nocturne) ; et plus globalement, l’opacité délibérée du film, teintée de mystique, demande une forme d’acclimatation pas toujours évidente. Mais le résultat est suffisamment accompli et troublant pour contribuer à la réhabilitation de Richard C. Sarafian, qui plus est à la lumière de son western suivant, Le Fantôme de Cat Dancing.

       

    (1) La précision, notamment botanique ou zoologique, des commentaires de Sarafian sur le scénario est assez saisissante.
    (2) Il faut noter que les paysages du film correspondent assez peu à ceux probablement rencontrés par l’expédition Henry dans le Missouri ou le Nord Dakota, mais Le Convoi sauvage a, pour des soucis budgétaires et à l’instar de nombreux westerns spaghettis de la même époque, en Espagne (en Andalousie et dans les Pyrénées espagnoles) avec des Gitans locaux incarnant les Indiens !

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