• Ciel D'Enfer (1954) VO+StFR WebRiP 1080p - Youssef Chahine

    Ciel D'Enfer (1954) VO+StFR WebRiP 1080p - Youssef Chahine

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    Le film était en compétition au Festival de Cannes 1954 et a fait partie de la sélection des 150 meilleures productions égyptiennes lors du centenaire du cinéma égyptien en 1996.

     Titre original : Seraa Fil Wadi (صراع في الوادي)
    Réalisation : Youssef Chahine
    Scénario : Ali El Zorkani, Helmi Halim
    Musique : Fouad El Zahry
    Producteur : Gabriel Talhami
    Distributeur d'origine : Misr International Films
    Pays d'origine : Égypte
    Genre : Drame, Policier, Romance
    Durée : 105 minutes
    Date de sortie : 1954
    Avec : Faten Hamamah, Omar Sharif, Zaki Rustum, Farid Shawqi.

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    Ciel d'enferhttps://www.jcctunisie.org/jcc2015/photosFilms/cin_femmes1.jpg

     Dans le sud de l'Égypte, un riche propriétaire terrien (le Pacha) vit dans une immense demeure avec son neveu. Le fis de son contremaître, devenu agronome, travaille avec les paysans dont les terres voisinent celles du Pacha, à améliorer la qualité de leurs cannes à sucre. Le film commence avec l'annonce du succès obtenu par les paysans, dont la récolte obtient un meilleur classement que celle des terres du Pacha (avec l'avantage d'un meilleur prix de vente). Le Pacha, poussé par son neveu, lui fait ouvrir les vannes du barrage et inonde les terres des paysans, ruinant ainsi leur récolte. Le retour de la fille du Pacha (Faten Hamama), qui étudiait en Europe depuis 8 ans, ravive son idylle avec l'agronome (Omar Sharif). La recherche du coupable, les traditions de vengeance, la lutte de classes et les manigances du neveu du Pacha, entraînent des drames dans cette communauté.

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    Critique

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    Ahmed, ingénieur agronome, réussit à améliorer la culture de la canne à sucre des paysans. Cela déplaît au Pacha et à son neveu Riad, hommes sans scrupules qui craignent la compétition. Au-delà de la critique sociale, qui pèche par manichéisme primaire, Ciel d'enfer est un mélodrame puissant et en même temps un thriller implacable qui trouve son aboutissement dans les ruines d'un temple égyptien. Chahine y fait débuter Omar Sharif aux côtés de la plus grande star de tous les temps en Égypte : Faten Hammama. Le film a pris quelques rides et sa naïveté est parfois gênante mais il est absolument à voir pour connaître les racines cinématographiques de Chahine.

    Sous ses airs de critique sociale, Ciel d'enfer devient au fil des minutes un vrai thriller très appréciable.

    D'abord, les décors sont très beaux, on est en Egypte et c'est juste magnifique lorsque l'action se situe dans un décor naturel. Ce qui m'a très agréablement surpris aussi c'est une scène de combat à mains nues où on voit à des kilomètres que les coups ne sont pas réellement portés, les bruitages sont un peu à la ramasse, mais c'est filmé avec une telle intensité qu'on y croit quand même. Il y a aussi la façon dont la musique est amenée, très brutale et imprévisible. Ce sont des petits détails qui laisseraient penser à des maladresses au premier abord, mais qui donnent une sensation plutôt inédite.

    Sinon, l'histoire en elle-même, bien qu'elle soit classique dans l'idée car assez manichéenne, est bien menée. Les personnages sont attachants, pas idiots, bien incarnés et on a envie de voir ce qui va leur arriver.

    De beaux paysages du bord du Nil, avec une impression d'éternité.

    Les méchants sont occidentalisés et veules, tandis que le gentil est un brave garçon fougueux.

    Scène de mariage populaire, avec de la musique entrainante.

    La scène où le pacha excite l'air de rien les paysans munis de torche contre le malheureux Saber a quelque chose de shakespearien.

    Beaucoup de plans de colonnes de paysans en marche, à la Eisenstein.

    Ciel d'enfer est un film ambitieux qui parvient à tirer le meilleur des moyens donnés au cinéma égyptien du début des années 50.

    Qualité : WebRiP 1080p
    Fichier : mkv
    Langue :  Arabe
    Sous-titre : fr_FR.png Français
    Hébergeur : Uptobox
    Taille : 4.57 GB

    https://uptobox.com/reyrfqe4kpwt

    Un partage signé : tanguy

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    Omar Sharif et son épouse Faten Hammamah


  • Commentaires

    2
    Jeudi 17 Septembre 2020 à 08:07

    woah..un Chahine ! Le dernier film que j'avais vu de lui (et que j'ai toujours en dvd planqué quelque part) est "Le Destin"

    1
    Jeudi 17 Septembre 2020 à 01:53

    L'histoire

    À l’époque du roi Farouk, un ingénieur agronome, Ahmed, revient au village aider les paysans à améliorer leur culture de la canne à sucre. Le film raconte donc l’affrontement entre un jeune ingénieur agronome (Omar Sharif) issu d’un milieu paysan et le pacha tout-puissant des environs. L’amour, les vengeances et les poursuites s’entremêlent de façon rocambolesque jusqu’au triomphe final de la justice.

    Analyse et critique

    Des rizières, des paysans qui vont travailler et une voix. Celle d’un jeune homme qui se questionne sur les récoltes de son village. Puis, le visage en profil de ce même jeune homme levant les yeux au ciel, plein d’espoir et priant le seigneur pour la réussite de son entreprise. La naissance au cinéma d’Omar Sharif, encore Michel Chalhoub, est celle d’un prophète. Ingénieur agronome tout juste diplômé, il est de retour au sein de son village d’enfance. Il est revenu pour utiliser ses connaissances afin d’améliorer la récolte de cannes à sucre, pour que celle-ci puisse être enfin achetée par la Compagnie en lieu et place de la récolte du pacha.


    Lorsque Youssef Chahine commence à tourner Ciel d’enfer, nous sommes en 1952 et le royaume d’Égypte vit ses dernières heures. Le roi Farouk va abdiquer d’ici peu, mis à mal par une guerre israélo-arabe désastreuse et un pays, parmi d’autres choses, miné par la corruption. À la suite du coup d’État des officiers libres en juillet 1952, la république est proclamée en Égypte ; et dès 1954, l’influent et célébré Nasser prendra le pouvoir. Malgré ces basculements de l’histoire, de l’avis de Chahine, « le scénario n’a pas été beaucoup modifié, mais nous avons pu dire nettement ce que nous voulions dire. » Ciel d’enfer est en effet une œuvre différente dans le cinéma égyptien de l’époque, qui est, dans les années 50 l’un des plus importants du monde. Chahine a d’ailleurs commencé sa carrière, avec son premier long-métrage Papa Amin, par le genre le plus en vogue de son temps : la comédie musicale. S’essayant au mélodrame avec Le Fils du Nil en 1951, c’est donc avec Ciel d’enfer qu’il va pour la première fois ou presque devenir cinéaste... parce qu’engagé et suivant un chemin, une idée, « ... enfin, je commençais à avoir une compréhension des problèmes sociaux (…) c’est à cette époque que j’ai compris qu’il n’y avait pas de "méchant", de "mauvais", mais des gens qui essayent de profiter des autres, de vivre sur leur dos, des exploiteurs et des exploités. » 


    Lorsque les paysans apprennent que c’est leur canne à sucre qui a été choisie et que de sa vente va venir la prospérité, le village est en joie mais la (mauvaise) nouvelle ne tarde pas à parvenir au pacha, et surtout à son neveu et bras droit. C’est inconcevable pour les deux hommes : le pacha, équivalent du seigneur, exerce un rapport de féodalité envers ses paysans. C’est lui qui administre les règles et qui gouverne. « Ils demeureront mes valets, mes esclaves », dit-il lorsqu’il sent qu’il peut perdre son rang. Comme toute position de puissance, celle du pacha tient à bien peu de choses. Si la récolte des paysans est achetée par la Compagnie, ils auront enfin de l’argent, peut-être bientôt plus que le pacha, et menaceront donc sa domination. L’histoire nous montre, encore aujourd’hui, que la réaction d’hommes puissants pouvant perdre leurs privilèges est toujours celle de la force brute, au détriment de toute morale humaine. C’est alors le chemin choisi par le pacha et son neveu. Chahine, lui, ne fait preuve d’aucune hésitation lorsqu’il s’agit de choisir un camp. Il sera, bien sûr, du côté des exploités.


    C’est là où le film creuse son sillon dans le genre du mélodrame. Deux mondes s’affrontent et, au milieu, se trouve une histoire d’amour impossible. Ahmed, le jeune ingénieur agronome, et Amal, la fille du pacha de retour auprès de son père (Faten Hamama, l’une si ce n’est la plus grande actrice de l’histoire du cinéma égyptien et du cinéma arabe). Les deux ne se sont pas vus depuis des années mais leur amour est intact. En bon mélodrame, il sera ainsi contrarié par l’intrigue à venir. Seuls pour la première fois depuis leurs retrouvailles, ils se souviennent de leur jeunesse ensemble et la portent en souvenirs. « Patates » a gardé le bonnet d’Ahmed alors que ce dernier a, lui, conservé la poupée de la jeune femme. Ces objets revêtent une symbolique très forte. Ils sont comme des totems de leur amour fusionnel, noué durant l’enfance, où leur différence de milieu social n’avait aucune importance. Les deux acteurs tomberont amoureux pendant le tournage. Faten Hamama, mariée à l’époque, divorcera alors même que Michel Chalhoub se convertira à l’islam, devenant Omar Sharif, afin de l’épouser. Ils seront l’un des grands couples stars de l’Égypte et leur relation à l’écran (ils joueront notamment une nouvelle fois ensemble devant la caméra de Chahine pour Les Eaux noires en 1958) comme dans la vie durera jusqu’à une séparation d’un commun accord due à des carrières respectives trop difficiles à concilier. Sharif deviendra une immense star (et Don Juan...) à Hollywood alors que Faten Hamama poursuivra sa carrière en Égypte.


    Lorsque les champs des paysans sont inondés, le malheur s’abat sur le village et Chahine déploie des plans d’une grande beauté formelle. Les paysans, soutenus par les chants folkloriques, semblent marcher vers les pyramides, vers une réponse des dieux aux malheurs de la terre. Très vite, les soupçons du cheik, le sage du village, se porte sur le pacha. Lui, l’ancien, l’aveugle, connaît la vérité. Sa sagesse lui a permis de « voir » les choses, de les comprendre. Celui qui a inondé la récolte est simplement celui à qui ce malheur peut profiter.

    Saber, le père d’Ahmed qui travaille pour le pacha, servira rapidement de bouc émissaire. Les deux complices, liés par leurs actes et leurs mensonges, ne pourront revenir en arrière et devront s’enfoncer encore et encore dans le crime. L’homme de bonne volonté, le travailleur infatigable, sera puni pour sa naïveté. Lorsque les paysans viennent chercher le coupable, réfugié chez le pacha, ils sont comme des villageois du Moyen-Âge à la recherche de sorcières, torches enflammées et cris de rage. Dans les deux cas, le faux coupable est désigné par le vrai pour brouiller les pistes. Ahmed, porté par la grâce du prophète, cherchera dès lors le responsable et c’est en restant lui-même et en suivant ses principes qu’il convainc le village de la vérité. Au fur et à mesure du récit, il traverse toutes les étapes qui vont faire de lui un saint. Blessé et à l’agonie, il trouvera des ressources impensables pour surmonter cet ultime défi. Celui de la vérité et du combat contre l’injustice.


    À l’époque, on fera remarquer à Chahine une certaine influence du cinéma américain. Notamment, peut-être, des films noirs de Hitchcock ou des drames d’Elia Kazan. Le réalisateur réfutera ces influences, expliquant que c’était simplement un soin technique apporté à la réalisation qui pouvait donner cette impression. Ciel d’enfer propose en effet de vrais morceaux de bravoure. La séquence finale, en décors réels dans l’incroyable site du temple de Karnak (aujourd’hui classé au patrimoine mondial et que Chahine réutilisera pour Les Eaux Noires), est digne des plus grandes scènes d’action du cinéma américain.

    Tous les protagonistes et les intrigues se rejoignent au même endroit, et Chahine conclut son film avec une grande maîtrise. Ahmed et Amal, amants et fugitifs, sont poursuivis par Sélim qui souhaite venger la mort du Cheick. Riad, le bras droit, a, quant à lui, toujours désiré Amal. Dans la maison du pacha, il est devenu le diable en personne. Pour enfin récupérer celle qu’il considère comme sa promise, il doit également tuer Ahmed. Entre les immenses colonnes de pierres, entre ombres et lumières, Chahine joue de son environnement et de son décor. Il enchaîne panoramiques, plans d’ensemble ou caméra portée faisant accéder son finale à une très grande modernité. Alors que le père d’Amal, dans un dernier souffle de vie, dévoile la vérité et avoue ses crimes, Ahmed a le choix de tuer de sang-froid celui qui est finalement le véritable assassin de son père, Riad. Il ne passera pas à l’acte et refusera de devenir à son tour un bourreau.


    Au milieu des années 50, Chahine porte encore l’espoir en lui que les faibles peuvent triompher des plus forts. Ce sont les valeurs d’Ahmed, de vérité et de respect, sa droiture et son intégrité qui font de lui l’homme qu’il est devenu. Dans ce parcours initiatique, lui qui a perdu son père et ses illusions, devient un homme, un saint, et peut enfin vivre heureux avec la femme qu’il a toujours aimée. Chahine, lui aussi, verra ses illusions malmenées. Souvent son cinéma sera victime de la censure. Alors que tout au long de sa carrière il épousera les évolutions de son pays, la fin des années 60 ne sera plus celle du lyrisme mais celle de la critique politique ouverte. Dans La Terre, premier film du « Quatuor de la défaite » en 1970, 26 ans après Ciel d’enfer, les paysans seront cette fois-ci réprimés et écrasés par les puissants...

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